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sea change
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sea change
28 avril 2005

Do you believe what you say?

Cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas mis en condition pour écrire, un peu… Disons plutôt que les conditions viennent à moi, avec une vague langoureuse d’accomplissement. Encore et toujours un sentiment égoïste qui me pousse à écrire, somme toutes! Que ce soit d’un extrême à l’autre. Mais comme je l’ai déjà expliqué, je ne me fais plus de souci concernant quoi que ce soit… J’ai bien des semaines de répit devant moi. Un temps fou que je peux prendre, et que je prends déjà.
Je prends le même plaisir à voir l’été revenir chaque année. Comme autant de gens qui apprécient le beau temps, me direz-vous! Et oui, effectivement. Mais qui se plaindrait de phénomènes naturels propices à un début d’extase? Je suis loin d’une sculpture du Bertin, mais la joie est tellement plus forte depuis quelques temps!
Hier, je suis allé voir Garden State… J’y suis allé pour une raison précise à vrai dire: au delà de l’esthétique, c’est surtout pour le sentiment général (pour changer!). Je n’en suis pas ressorti transcendé, mais je me sens basculer, et ce film m’a conforté dans cette idée, du côté de l’amertume légère qui file au quotidien… Je suis encore bien jeune, évidemment, et à mon âge, l’âge n’a pas d’importance. Mais pourtant, je passe d’un côté à l’autre. De la jeunesse candide où le passé n’est pas encore très formé, où l’on se pose bien des questions mais dont aucune d’elles n’est vraiment valables, à une jeunesse où le passé recèle déjà bien des instants magiques, que l’on a su apprécier ou pas quand ils se sont produits. Mais, pour la plupart, ils sont derrière, au moins pour leur impunité à être autant innocents. Parce qu’à cet âge, on a beau faire tout son possible pour être conscient des choses, pour avancer, pour « grandir », comme on l’appelle, on reste quand même dans sa condition d’adolescent, et on pourra faire tous les efforts du monde, on reste bercé dans un quotidien facile, qui nous préserve de nous-même et des autres. J’ai beau dire ça, je reste en plein dedans, c’est évident, et j’en suis heureux. Quand j’en sortirai complètement, je regretterai ce moment. Je ne me torture pas en me demandant si ma « destinée » est réellement différente de celle des autres, si, oh grand malheur, je ne suis pas au final comme tout le monde, si, quelle horreur, la vie ne se résume, au quotidien au moins, qu’à ce que j’ai connu jusqu’alors. Je pourrai en écrire des pages pour la dire cette chose, ce sentiment, sans rester dans le sentimentalisme débraillé. Après tout, quelle importance? Je le connais ce sentiment, et je me sens bien comme ça. Je ne suis même pas sûr de pouvoir le partager, et même si je le peux, est-ce que j’en ai vraiment envie? C’est peut-être ça, en fait, le regret, avant qu’il n’apparaisse. Quelque chose dont on ne sait pas vraiment ce que c’est, mais dont on prend plaisir à profiter sans le dire aux autres, en pensant que les autres en profitent aussi. Et plus tard, parce qu’on a pas su mettre de mot dessus au bon moment, parce que ça restait flou, et qu’au fond c’est ce flou qui donnait toute sa valeur à ce sentiment, parce qu’on savait sans savoir, alors on regrette, dans l’erreur, en pensant qu’on sait mieux en étant vieux, avec le recul. Mais on a beau faire tous les efforts du monde pour profiter pleinement des joies qui nous sont offertes à notre âge, on ne pourra pas, et c’est comme ça. On peut juste faire son possible pour être autant dans le juste possible sans passer à côté de l’essentiel…
Comme dirait l’autre, oui la vie c’est ça, c’est un quotidien où se mélangent des souffrances terribles, et des joies incroyables qu’on apprécie grâce à la souffrance. Des jours qui défilent et dont on peut simplement tirer le meilleur parti, même s’ils paraissent dérisoires. Au fond, elles sont tellement courtes ces journées, ces années, qu’on ne peut pas faire grand chose d’autre, sinon se laisser gagner par cette fameuse amertume, cette rancune même, de ne pas être autre chose! Et puisque de n’être qu’une bête personne, de ne pas s’ouvrir plus. M’enfin…

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Commentaires
S
Well... i'm glad you felt something while reading me. :-)
L
euh, waouh...<br /> franchement deboussolee...<br /> merci
sea change
  • You aren't mine anymore... Surely never been before... In this hopeless drop, let me split what it takes to pray: all my joints were broken by your soul... Nobody would ever want to stay in such a land
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